Extrait : 

« La sécheresse de ces derniers mois a provoqué des mégas feux, comme celui de Californie dont les fumées arrivent maintenant en Europe.  Cela veut-il dire que l’on manque de moyens ?  

Anticipation, le maître-mot de la lutte contre le feu

19 000 pompiers sont à l’œuvre dont le chef de bataillon Darel Roberts qui estime qu’aujourd’hui « les systèmes traditionnels de lutte sont poussés à leurs extrêmes limites ». On l’a vu lors des grands incendies en Amazonie, en Sibérie et en Australie fin 2019. La science du feu, c’est d’abord anticiper, puis apprendre comme le fait, entre autres, le CEREN du Centre euro-méditerranéen de simulation des risques . Jean-Frédéric Biscay, son directeur-adjoint affirme : « On allume un feu numérique qui va se propager suivant un modèle assez proche de la réalité. L’intérêt est d’avoir des gens qui se forment sur un univers virtuel mais très réaliste, comme un grand jeu vidéo ».

Cependant, pour maîtriser ces incendies, il faudrait presque une brigade internationale du feu, des casques bleus de la lutte contre le feu en quelque sorte. D’ailleurs, l’Europe a lancé un appel à projet pour plus d’efficacité dans cette lutte.  

Les Français bien en place dans la lutte aérienne

Parmi les candidats, une start-up française travaille à la transformation d’un gros porteur, un Airbus A330, capable d’emporter quarante mille litres d’eau avec un système de pulvérisation original, le système KIOS, comme l’explique David Joubert, pilote de ligne et co-fondateur de Kepplair Evolution : « C’est un système de réservoir que l’on installe sur le pont principal de l’avion. On prévoit de mettre quatre réservoirs reliés à quatre sorties individuelles sous l’avion. Chacun peut contenir 10 000 litres d’eau ou de retardant. Le système de vidange maintient un débit constant pendant toute la vidange ce qui nous permet d’avoir une empreinte très régulière à la sortie de l’avion » .

Un largage précis et homogène permet à défaut d’éteindre l’incendie au moins de le maitriser par des coupe-feux : « Un gros bombardier d’eau peut déverser un produit sur 800 mètres de long et sur une largeur de 50 mètres. Cela permet vraiment d’offrir des barrières plus efficaces que la succession de petits largages ».  Dominique Legendre, professeur et chercheur à l’Institut de Mécanique des Fluides à Toulouse. Le réchauffement climatique favorise les feux de forêts, lesquels alimentent ce réchauffement. C’est un cercle infernal où la prévention est donc essentielle comme l’affirme Jean-Frédéric Biscay : « Travailler sur la lutte sans travailler sur la prévention n’a pas beaucoup d’intérêt. Une forêt bien entretenue, c’est une forêt que l’on peut plus facilement éteindre ».  

crédit : Gérard Feldzer franceinfo