Les missions d’évacuation sanitaire et d’assistance médicale ne présentent pas de difficultés opérationnelles particulières. Elles sont conformes à l’utilisation conventionnelle d’un avion de ligne. Les missions de lutte anti-incendie requièrent, elles, une formation spécifique pour les pilotes et pour l’officier multi-rôle, qui a en charge la gestion des moyens de largage et la coordination avec les équipes au sol.

Toutefois, celle-ci n’est pas comparable aux formations reçues par les pilotes d’appareils de type Canadair, qui doivent s’entraîner toute l’année aux missions d’écopage et de largage à très basse altitude. En effet, les Canadairs remplissent leurs soutes en frôlant la surface de la mer ou de lacs alors que l’Airbus Kepplair Evolution se pose sur une piste traditionnelle et remplit ses réservoirs d’eau en moins de 15 minutes. La technicité des pilotes de Canadair est remarquable mais induit une quantité de formation continue considérable.

Enfin, alors que le Canadair attaque le feu de manière directe en larguant 6.000 litres d’eau, l’Airbus Kepplair Evolution embarque jusqu’à 35.000 litres d’eau ou de produit retardant, équivalant donc à l’action combinée de six Canadairs.

Kepplair Evolution Hauteur de largage supérieure à 100 m

 

Canadair Hauteur de largage inférieure à 40 m

Ces deux approches opérationnelles de la lutte anti-incendie présentent des similarités et des avantages distincts. Elles sont parfaitement compatibles dans la chaîne de commandement Française et Européenne. Dans le cadre de la lutte anti-feu, l’Airbus A310 permet d’attaquer de façon massive les incendies et d’empêcher leur formation. Il peut larguer de l’eau ou un liquide retardant spécial, à un rythme cadencé et sous pression. De cette façon, l’impact du liquide au sol est comparable à une pluie drue.


Le retardant
L’eau peut être larguée seule ou avec des additifs. On peut notamment effectuer un largage d’eau additionnée de « retardant » sur la végétation voisine du feu pour éviter l’extension du sinistre (retardant dit « à long terme »). Il s’agit de polyphosphate d’ammonium additionné d’oxyde de fer qui lui donne une couleur rouge. Il inhibe les réactions d’oxydation et la combustion dégageant moins d’énergie, elle se propage moins vite.

On utilise également fréquemment un tensioactif ou « agent mouillant ». En diminuant la tension superficielle de l’eau, celle-ci peut passer la couche grasse qui recouvre la végétation (le tensioactif agit à l’instar d’un savon), et par ailleurs, l’eau forme une pellicule plus fine, mais plus étendue, sur la végétation.